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Les business modèles de la Healthtech

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Partie 1

Composantes de la healthtech

Esanté, Medtech et Biotechles différences notables et impactantes sur l'organisation

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Partie 2

Les acteurs de l'écosystème

Prescripteurs, régulateurs, payeurs, patients : savoir à qui s'adresser

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Partie 3

Le choix du business modèle

B2C, B2B2C et B2C : des illustrations pour choisir et des exemples de pivot

Business model Healthtech (partie 1): les différences entre Esanté, Medtech ou Biothech

La Healthtech englobe les trois verticales de l’entrepreneuriat santé, à savoir la E-santé, la Medtech et la Biotech. Les verticales E-santé et Medtech peuvent parfois se chevaucher. Mais la distinction la plus généralement admise est la suivante.

La e-santé peut elle-même être segmentée en deux verticales avec deux types d’innovations possibles. 
Les innovations de « workflow », c’est-à-dire toutes les innovations digitales qui améliorent le travail des soignants ou le parcours de soin des patients. 
Et les thérapies digitales. Ce sont des solutions digitales qui apportent un vrai plus pour la santé du patient. En exemple, Moovcare, la première thérapie digitale remboursée en France et en Europe, pour le suivi de patients atteints d’un cancer du poumon. Moovcare a dû démontrer son efficacité via des études cliniques. Elles ont montré une augmentation de l’espérance de vie de 7.5 mois pour les patients concernés.

La Medtech peut elle aussi être divisée en deux branches. 
D’un côté, les logiciels de détection. C’est-à-dire des logiciels qui vont permettre la détection de pathologies chez le patient. On peut donner l’exemple de AZmed et son logiciel Rayvolve, qui permet la détection de fracture par analyse d’image via intelligence artificielle. 
D’un autre côté, la Medtech inclut les dispositifs médicaux « solides ». On parle ici de prothèses de hanches, de valves cardiaques mais aussi de nouvelles solutions pour délivrer un médicament. On pensera au cœur artificiel développé par Carmat. Depuis 2009, le professeur Alain Carpentier et la société Matra Défense travaillent sur ce projet de cœur artificiel pour pallier la pénurie de donneurs. Le projet à obtenu le marquage CE du dispositif médical fin 2020 dans l’indication “Bridge to transplant”. C'est-à dire que le cœur Carmat peut être utilisé chez les patients en attente de transplantation cardiaque. La première implantation commerciale du cœur à eu lieu cette année (2021).

Et enfin la Biotech qui développe des produits et services à partir d’éléments du vivant, comme des anticorps. Les Biotechs peuvent voir le jour aussi bien dans le secteur de la santé que dans l’agroalimentaire ou l’agriculture. 
Dans un souci de clarté pour la rédaction de cet article, le terme Biotech sera utilisé pour parler des entreprises qui développent des thérapies ou des solutions diagnostiques basées sur le vivant mais aussi les entreprises pharmaceutiques plus classiques (car très grande proximité de développement). 
On peut donner l’exemple de Sparing Vision qui développe une thérapie génique pour lutter contre la rétinite pigmentaire (diminution des cellules de la rétine pouvant aboutir à la cécité). 
Theranexus est un autre exemple de Biotech. Fondée en 2013 par Franck Mouthon, également président de France Biotech, Theranexus développe une approche combinant plusieurs thérapies pour lutter contre les troubles neuro-dégénératifs (Parkinson, Alzeihmer, maladie de Batten)

A savoir, les temps de développement et d’accès au marché sont très différents en fonction des verticales Healthtech. Ainsi on considère qu’une solution de e-santé met 1 à 3 ans pour arriver sur le marché contre 3-5 ans pour une solution Medtech. La Biotech quant à elle présente un temps d’accès au marché très long. On parle de 10 à 15 ans, de l’idée à la commercialisation, pour un coût total supérieur à 1 milliard de dollars.

Côté investissements, il existe aussi quelques subtilités entre les verticales de la Healthtech. Si les fonds débloqués en Seed et en série A sont sensiblement les mêmes (500k en seed et 1.5M en série A), c’est après que les choses évoluent. 
Timides au début car très risqués, les investissements sur les Biotechs explosent ensuite. Plus la maturité (cf. notre article sur la maturité des healthtech) d’une nouvelle approche thérapeutique avance, moins le risque est élevé. Une série B en biotech pourra facilement atteindre 50M, et bien plus si l’entreprise atteint les tours de tables suivants. 
Comme mentionné par Chahra Louafi, directrice du fonds Patient Autonome de la BPI, ces montants sont indispensables pour accélérer le déploiement et ne pas casser la dynamique de R&D. Les investissements en E-santé et Medtech restent quant à eux linéaires, en adéquation avec ce qui se fait dans les autres secteurs de la tech.